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Donnez un grain d'audace au timide, il deviendra roi. || PV Yubel
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Lun 26 Avr - 5:49



Jeudi 24 avril 2110

Dix jours. C’est le temps qui est passé depuis que j’ai réalisé que mes parents ne voulaient en réalité pas de moi. Depuis ma naissance j’ai réellement cru que j’étais aimé, qu’ils faisaient tout cela pour moi. Pourtant, j’ai dû faire face à la dure réalité avec une telle violence que je ne suis pas sûr de ne pas être devenu fou. Ce qui est certain est que je ne tiens plus spécialement à écouter ce qui m’est dit, hormis en ce qui concerne quelques personnes : Aiji, Vladimir, sa femme, et Yhsim. Ils sont les seuls en qui j’ai l’impression que je peux avoir totalement confiance puisqu’ils m’ont tous protégé d’une façon ou d’une autre. Ils ne m’ont jamais fait de mal non plus. Les premières personnes qui sont véritablement proches de moi sans aucune mauvaise pensée. En plus de cela, je peux rester auprès de celui que j’aime le plus, ce qui me rassure terriblement. Pourtant, je me sens mal à l’aise loin de ma nouvelle “famille”. Ils m’ont dit que c’est ce qu’ils sont, bien que je ne crois plus du tout en cette notion. Comment le pourrais-je après tout ça ? Même Shan me dit que croire en ce mot n’est qu’une perte de temps vu ce que nous avons pu vivre. Même en prenant l’exemple de cet inconnu je ne peux pas donner du crédit au fait d’avoir une famille pour être bien.

Ce soir, je me promène librement dans les couloirs. Je ne ressens plus vraiment de peur comme cela pouvait être le cas auparavant. Briser les règles ne me semble plus aussi effrayant qu’avant. De même que je n’ai plus l’utilité de me couper. Pourtant, je garde une lame pour me défendre contre ceux qui pourraient me faire du mal. L’infirmière, un peu plus tôt, alors qu’elle vérifiait que tout allait bien pour ma gorge qui a été écrasée il y a quelques jours, m’a demandé qui pourrait me vouloir du mal. Je n’ai pas répondu. Pourtant, je connais la réponse : tout le monde, mis à part les quelques personnes en qui j’ai confiance.

Mais peux-tu vraiment faire confiance en Vladimir et sa femme ?
Ils sont ta famille !
Menteur !!

Doucement, je pousse un soupir en mettant mes mains dans les poches de mon jean. Mes baskets claquent sur le sol du couloir dans lequel je croise peu de monde à cette heure-ci. Je me demande si je devrais rejoindre Aiji… Mais je n’ai pas vraiment envie que Victoria soit présente. Je préfèrerais être seul avec l’homme que j’aime. Au moins nous pourrions… nous pourrions…

Non mais à quoi tu penses ?!
Pervers !

Je me sens rougir violemment alors que je me cache le visage d’une main. Je sens le tissu de mon tee-shirt à manches longues passer sur mon nez en me chatouillant un peu. Il est beige, uni, et surtout légèrement trop grand pour moi. Mais pas autant que les anciens. En vérité, je me sens bien plus à l’aise dans les fringues que je porte actuellement. J’ai l’impression qu’ils me portent plus chaud même si je n’en porte pas autant. Bon ! Ce n’est pas grave. Je ne sais pas à quoi je pensais exactement, mais ce n’est pas grave. Je voudrais juste être dans ses bras. Mais comme ce n’est pas possible, je pense peut-être aller voir Vladimir.

Il est tard pour ça.
‘Spèce de délinquant~
Pourquoi pas casser des gueules en ch’min ?

Comme si la question de Shan m’apportait en prime une dose de malheurs, je croise une fille au regard mauvais. En plus de me regarder de travers, c’est avec un mépris que je déteste qu’elle m’insulte à mi-voix. Un peu comme si elle n’osait pas se faire entendre. Je n’ai qu’à fermer le poing sur ma lame pour la sortir en un geste qui, dans sa continuité, coupe la joue de mon adversaire. Celle-ci, choquée par cette réaction dont elle ne devait pas s’attendre, porte une main à sa blessure avant de regarder le sang qui coule. Un sourire sadique étire mes lèvres alors que je la regarde avec pitié en penchant la tête sur le côté.

Ben alors ? T’as jamais vu de sang ?


Lentement, la faisant reculer de plus en plus vers le mur, je m’avance pas à pas, sans aucune précipitation. Elle a l’air d’avoir peur, mais cela ne m’émeut pas le moins du monde.

Si t’as que’qu’chose à dire, pourquoi pas le dire à voix haute ?


Elle ne me répond pas. Elle secoue juste la tête de droite à gauche en se tenant au mur comme pour lui demander de l’avaler toute entière afin de la sauver. Malheureusement, rien ni personne n’est là pour elle. Et moi, j’ai envie de lui faire payer le mépris dont elle a fait preuve. Et pour l’insulte aussi tant qu’à faire. Parce que ce n’est pas une petite coupure qui va atténuer la colère que je ressens. Ou est-ce de la simple douleur ? Je me mets à réfléchir alors que je suis juste à un mètre d’elle.

Attaque-là !
Vite !!
Elle va s’enfuir...

Je lève les yeux à nouveau sur elle qu’elle court pour fuir. Mon sourire a disparu et je dois supporter les remontrances de Shan qui aurait voulu que je réagisse. Je n’ai pas envie de la poursuivre. Trop fatiguant. Au lieu de ça, je remets les mains en poche pour reprendre ma promenade en espérant parvenir à trouver quoi faire.

Au moins t’aurais eu quelque chose à faire ~
Débile !

Il n’a pas tort, mais je sais déjà que je n’aurais pas pu la rattraper. Je ne suis pas assez rapide. Ni assez endurant d’ailleurs. Alors autant laisser tomber.
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Yubel Von Sleben

Yubel Von Sleben

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Lun 26 Avr - 22:46
Le liquide carmin éclabousse ta tenue et tu écoutes les cris d'agonie de ta victime, sans pour autant cesser tes gestes. Après tout, qui se soucie d'un voyou des rues qui se fait agresser la nuit, dans les quartiers pauvres ? Ce n'est pas comme si quelque chose te relierait à lui, ta tenue d'un noir profond ne laissait rien transparaître des taches rouges qu'elle pouvait porter. Qui plus est, ton visage était habilement dissimulé sous un masque et personne ne pouvait te reconnaître sur le plan physique.

"Là, là, c'est presque terminé... Encore un petit peu de patience, le Docteur a bientôt fini son travail..."

En dépit des apparences, ce n'est pas toi qui commande cette fois, mais bel et bien Cyfer. Lui aussi a besoin de se défouler, et c'est toi qui a trouvé cette idée du Docteur. Tu t'es beaucoup inspiré d'un personnage venant d'un site nommé SCP Foundation, et tu l'as juste tourné de sorte à ce que personne ne fasse le lien avec vous. Qui pourrait croire que sous le masque de ce médecin de la peste, s'y trouvait un interné qui s'échappait presque toutes les nuits ? Tant que tu étais de retour pour l'aube, on se fichait de ce que tu faisais.

"Voilà, presque comme neuf ! Pas besoin de remercier, le Docteur ne fait que son travail..."

Tu t'éloignes du corps encore meurtri de ta nouvelle victime, rangeant dans une poche le scalpel dont tu te sers pour attaquer tes proies au dehors. Tu ne t'inquiètes pas pour lui, ses camarades viendront le chercher, ou quelqu'un le trouvera à temps. Comme toujours. Tu te faufiles dans les rues, jusqu'à arriver non loin de l'institut. Prudemment, tu fais le tour, et tu te faufiles par une entrée dissimulée que toi seul connais. Une fois à l'intérieur des murs, tu retires le masque que tu portais sur ton visage, le tenant dans une main.

Un de plus qui a été guéri par les soins de notre cher Docteur... Quel dommage qu'ils ne sachent pas être reconnaissants...

"Que veux-tu, Cyfer. La reconnaissance n'est pas le fort des voyous."

Tu marches dans les couloirs d'un pas calme, le masque dans une de tes mains encore gantées. Tu entends vaguement les échos de dispute fréquents entre Zyndrig et Yssi, tes deux nouvelles personnalités. Zyndrig et Yssi sont de faux jumeaux, et ils ont souvent le visage caché derrière un masque. Tu ignores s'ils te ressemblent ou non. Zyndrig est d'un tempérament assez lâche, toujours sur la défensive. Yssi est elle plus agressive, davantage à vouloir attaquer les autres sans raison.

La raison de leur énième dispute cette fois ? Savoir qui a le droit de prendre le contrôle.

Tu as déjà eu ton tour, laisse-moi la place !

Tu plaisantes ?! Pas question !

Tu grondes légèrement pour attirer leur attention - ce qui marche à chaque fois. Ils se taisent et te fixent derrière leur masque, méfiants. Ils ont peur que tu cherches à les bannir de ta tête.

"On va la faire simple. L'opposé de la première personne que je croiserai. Si c'est un garçon, Yssi prendra place. C'est une fille, Zyndrig."

Ils se regardent et hochent la tête, regardant partout autour, cherchant à attirer ton attention en premier. Mais c'est Cyfer qui les départage, involontairement.

Tiens ? Qu'est-ce qui lui prend de courir ainsi ?

Une fille courait dans votre direction, sans sembler t'avoir remarqué. Tu fermes les yeux, et lorsque tu les rouvres, tu n'es plus toi même de nouveau. C'est Zyndrig qui a pris le contrôle. Il pose le masque au sol et, d'un geste expert, bondit dans les jambes de la fille pour la faire tomber, posant la pointe du scalpel sous sa gorge.

"D'où tu t'enfuis, comme ça ?"

Elle pointe une direction derrière elle, encore plus paniquée. Tu te relèves et tu la laisses repartir, soufflant avant de ranger le scalpel et de ramasser le masque.

N'abîme pas. Sinon, tu en paies les conséquences.

Un grognement s'échappe de tes lèvres tandis que tu suis la direction qu'elle t'a indiquée. Tu finis par voir une silhouette de loin, que Zyndrig ne reconnaît pas, mais toi si. Toi, et Cyfer.

Ce ne serait pas... ce gamin à la peluche ?

"... Qui prouve qu'il est sans danger. On sait pas ce qu'il fait ici, s'il est interné ou pas. Et si c'est un interné comme nous, qui sait ce dont il souffre."

L'excès de prudence de Zyndrig...
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Mer 28 Avr - 16:18



Jeudi 24 avril 2110

Les couloirs sont terriblement silencieux. Je n’entends pas du tout les bruits de pas de la fille que j’ai attaqué. Je n’ai d’ailleurs aucun remord la concernant. Elle n’avait qu’à ne pas être mauvaise avec moi. Je ne l’accepte plus et Shan ne me laissera jamais faire. Il est également violent avec moi, sans doute pour se venger de la faiblesse dont je fais preuve encore et encore depuis mon enfance et qui lui a porté préjudice. Je ne peux pas dire que je m’y sois habitué. Heureusement, je sais que Aiji ne pense pas comme ça et je m’y raccroche de toutes mes forces.

Pff !
T’es pas crédible…
T’es pas innocent.

Doucement, je secoue la tête. Je ne me crois pas innocent. Mais je ne pense pas non plus que ceux que j’attaque méritent que je les laisse faire sans rien dire. Je me “défends” avec les moyens que j’ai. Puis ce n’était pas comme si cela le dérangeait. Il est même le premier à me pousser à attaquer. Peut-être est-ce pour cela que j’ai arrêté de l’écouter sérieusement, à part quand je suis d’accord avec lui. Quoique, je ne suis pas assez fort pour le repousser non plus.

Sans savoir où mes pas me mènent, je ne me suis pas forcément rendu compte que je suis le chemin qu’a pris la fille au regard aussi méprisant que méprisable. Néanmoins, cela me permet de faire face à une personne. Au début, je ne le reconnais pas : son habit est ce que je vois en premier et que je détaille le plus. On dirait une sorte de grand manteau noir et, dans une main, un masque avec une sorte de long bec. C’est super étrange, surtout que j’ai l’impression d’avoir déjà vu ça quelque part. Puis, levant les yeux sur le visage de l’inconnu, grâce au fait que je suis de plus en plus proche de lui, je me rappelle de ce garçon. Je me souviens de ce qu’il m’a dit, et notamment qu’il est celui m’ayant interdit de pleurer s’il arrivait quelque chose. Je sens le malaise naître sans savoir comment me débarrasser de ses paroles qui, finalement, sont toujours restées dans mon esprit.

Bah !
Oublie-le.
T’es chiant…

J’aurais pu effectivement passer mon chemin et l’oublier. Pourtant, je ne m’en sens pas capable. Surtout quand je l’entends parler de moi. Cela ne peut pas être d’un autre puisqu’il n’y a personne autour de nous. Je le regarde dans les yeux, silencieux, ne sachant pas trop comment réagir. Je n’ai pas envie de prononcer le nom de la maladie dont je suis atteint et dont il est celui qui m’a donné le nom. Par contre, au bout de quelques secondes, je lui apprends d’une voix calme, presque détachée :

J’suis interné.


Actuellement, il me semble bizarre. Mais il a sans doute changé comme c’est le cas de mon côté. Même moi, parfois, j’ai des difficultés à me reconnaître.
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Yubel Von Sleben

Yubel Von Sleben

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Mer 28 Avr - 22:13
Tu n'es jamais très loin lorsqu'une autre personnalité prend le contrôle. C'est juste qu'en temps normal, tu te moques un peu de ce qu'ils font, de qui ils croisent. Parfois, tu n'es pas vraiment conscient de leurs actions, et en général, c'est lorsque la prise de contrôle a été soudaine et non permissive. Comme cela a été le cas à plus d'une reprise lorsque tu t'es retrouvé face au directeur... mais au moins, tu sais maintenant que Zyndrig et Yssi prenaient le contrôle de façon agressive pour te protéger des souvenirs. Si seulement ils s'entendaient davantage...

Tu étais d'ailleurs non loin, ne prêtant aucune attention à ce qui se passait, jusqu'à ce que tu entendes Cyfer parler du gamin à la peluche. Ton attention est fatalement captée et tu remarques qu'effectivement, c'est bel et bien lui. Tu entends Zyndrig marmonner ses habituelles lignes de prudence, mais tu n'y prêtes pas tout à fait attention, scrutant longuement le gamin.

Et tu remarques deux choses. Premièrement, il semble avoir gagné en assurance. Deuxièmement, il n'a plus sa peluche. Quelle ironie.

Je sais, tu te serais bien passé d'être dans le vrai...

Cyfer ne croit pas si bien dire. Tu te serais effectivement passé d'avoir raison. Mais quelque chose te dérange, et tu n'arrives pas à mettre le doigt dessus. Un goût désagréable en bouche, une odeur âcre dans l'air...


"J’suis interné."

Ton regard se plisse légèrement, tandis que tu grondes intérieurement. Ou plutôt, tu grondes mais tes autres personnalités sont les seules à pouvoir t'entendre. Tu lui avais dit qu'il ne voulait pas finir ici... et voilà qu'il se retrouve dans cet enfer qui masque son nom. Etait-il sourd, ou juste stupide ? Zyndrig ne bouge pas, fixant longuement ce gamin qui a trop d'assurance à son goût, semblant essayer de se souvenir. Lui ne l'a pas vu, pas comme toi.

Zyndrig, tu devrais peut-être...

"Je reste là. Je lâche pas la place. Il a qu'à parler, je dirai à... cet interné."

Tu fulmines et tu es tenté de reprendre ta place de force pour lui apprendre le respect. Tu pourrais très bien l'envoyer dans un coin qu'il n'apprécierait absolument pas.

Du calme, Yubel... T'emporter contre lui ne t'aidera pas... Demande-lui son nom, tiens, Zyndrig ? Il ne me semble pas qu'il nous l'ait dit la dernière fois...

"... C'est quoi, ton nom ? Il dit qu'il l'a jamais appris."

Tu adoptes une posture légèrement sur la défensive, sans pour autant lâcher le masque ni retirer le manteau. Zyndrig sait que tu as encore le scalpel dans une poche de la veste, si besoin.
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Jeu 29 Avr - 18:08



Jeudi 24 avril 2110

J’aurais pu passer mon chemin. Faire comme si je ne le reconnaissais pas. Ou comme si je ne me rappelais pas de notre conversation. Mais je ne le veux pas. J’ai l’impression de lui devoir des excuses, quoi qu’en dise Shan. Pourtant, quelque chose est étrange. Vu la manière dont il me regarde, il ne semble pas me reconnaître. Me serais-je trompé ? Ce garçon ressemble pourtant au souvenir que j’ai de celui qui est le premier à m’avoir dit que je suis malade, à me l’avoir appris, bien que j’ai refusé de l’écouter. Il est également celui qui m’a forcé à écouter la vérité sur mes parents, qui m’a prévenu qu’il allait se passer quelque chose de mal. Celui qui m’a dit de ne pas pleurer si je venais à comprendre qu’il a raison. Mais en le voyant ainsi, comme méfiant, je n’arrive pas à le voir comme étant la même personne. Après tout, il avait une toute autre attitude lorsque nous avions discuté. Ce n’est pas ainsi qu’il avait attaqué le garçon laissé en plan dans le couloir avant de s’intéresser à moi qui, à ce moment-là, étais terrorisé. Quelle ironie de voir que les rôles semblent inversés s’il est bien celui auquel je pense. Bien que je ne sois pas certain de vraiment pouvoir lui tenir tête. Je suis moins impressionné par le monde qui m’entoure, mais clairement pas plus fort qu’avant.

Je continue de l’observer sans craindre qu’il veuille me frapper, toujours perturbé par son attitude et ses paroles. Encore plus quand il me donne l’impression de discuter seul. Est-ce à Cyfer qu’il s’adresse ? S’il est bel et bien la même personne, cela expliquerait bien quelques trucs. Mais certainement pas tout. Comment peut-il laisser “la” place ? Et qui doit parler ? Moi ? Pour dire quoi ?

Laisse-le faire !
Ou frappe-le ~

Encore de la violence. Il ne m’a rien fait, contrairement à la fille. Donc peu importe s’il parle tout seul. Mais, par précaution, je serre mon arme de fortune dans ma poche, près à l’attaquer s’il porte le premier coup, que celui-ci soit physique ou moral. Il n’a pas à me faire du mal et je ne laisserais plus personne s’en prendre impunément à moi ou ceux que j’aime ! Puis, je me rends compte qu’il va peut-être bientôt me parler. Légèrement, ma tête se penche sur la droite alors que je continue de le regarder.

On n’a pas qu’ça à faire tocard !
On s’en va.
Il est demeuré comme toi ?

Cela ne vaut pas la peine de répondre à Shan. Il ne sait qu’être blessant quand il ne va pas dans mon sens. Et ce n’est pas comme si je pouvais me battre avec comme avant. Il n’a plus de corps matériel par ma faute. Disons que c’est ma punition pour l’avoir laissé souffrir sans rien pouvoir faire, de ne pas avoir agi avant.

Mon attention se reporte sur l’inconnu alors que celui-ci me demande mon nom. Il a raison, aucun de nous ne connaît le nom de l’autre. Nous ne nous sommes pas présentés. Nous avons juste parlé de nos souffrances avec nos familles respectives. Mais je ne saurais dire si ce “il” est Cyfer ou l’autre. Oui, parce que le seul dont je connaisse le nom est celui à qui je n’ai jamais parlé directement, que je n’ai jamais vu. Le roi des rats si je ne me trompe pas ?

Yuki. Yuki N-… Donovan.


J’ai failli donner mon ancien nom de famille. Celui de ces êtres détestables. Et cela, juste par habitude. Puis, il faut bien l’avouer, celui que je porte actuellement ne m’est pas familier. Cela ne fait pas si longtemps que j’ai été adopté par les amis de monsieur Kisanagi. Cette personne que je n’ose pas nommer par son prénom. Après tout, il est professeur dans l’école et ce n’est pas comme s’il s’était présenté à moi comme étant Yhsim.

Ah !!
Pourquoi tu l’dis si t’as pas l’droit ?
Menteur !

Je hausse doucement les épaules pour toute réponse à Shan, les yeux fermés dans une expression d’indifférence que je ne ressens pas du tout. En vérité, je me sens plongé dans un doute affreux. C’est vrai que, pour bien faire, je ne devrais même pas penser à son prénom. Mais, au pire, personne à part l’esprit en moi ne peut entendre mes pensées et ce n’est pas comme si je voulais suivre les règles maintenant.

Et toi, tu t’appelles comment ? Ou… je devrais p’t-être dire “vous” ? Je connais Cyfer, si je dis pas de bêtise, mais tu me sembles bizarre…


Je ne sais pas comment exprimer ce que je ressens face à l’attitude qu’il a avec moi. Il semble prêt à se battre alors que je ne fais rien. Je n’ai même pas sorti ma lame.

T’as attaqué quelqu’un !
Comme eux…
T’es pire !!

Je ne vérifie pas si j’ai du sang sur moi. Manquerait plus que cela me fasse peur comme à chaque fois que j’en vois. J’ai des difficultés à rester calme lorsque j’en ai sur moi. Comme si je revivais ces moments horribles. Je préfère donc m’intéresser plus amplement à ce qu’il va me dire et, surtout, à son attitude. Si ça se trouve, il ne cherche pas à se défendre, mais attend seulement le meilleur moment pour me faire du mal, comme tous les autres. Tous sauf Aiji, Vladimir, sa femme et monsieur Kisanagi.
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Yubel Von Sleben

Yubel Von Sleben

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Jeu 29 Avr - 22:25
Zyndrig ne veut pas laisser le contrôle de ton corps. Il l'a obtenu pour une fois, surtout, il l'a emporté face à Yssi. En un sens, tu peux comprendre qu'il a peur qu'Yssi en profite pour prendre sa place dès que tu en auras fini... mais tu ne laisserais pas cette langue de vipère s'en tirer facilement. Après tout, c'est toi qui décide à la fin, c'est toi qui a la capacité de les renvoyer. Il n'y a que Cyfer que tu ne peux pas renvoyer, parce que tu as besoin de lui.

Tu fulmines intérieurement, et tu voudrais donner une bonne leçon à Zyndrig pour lui apprendre le respect. Mais Cyfer t'en empêche, et il a raison après tout. Cela n'en vaut pas la peine, inutile de faire s'interroger le gamin pour rien. Il n'y comprendrait pas grand chose. La peste que ces autres personnalités, parfois...


"Yuki. Yuki N-… Donovan."

Il allait dire un autre nom de famille, non ? Peu importe de quel nom il s'agissait, tu t'en moquais un peu, à vrai dire. Tu avais son identité maintenant, c'était la seule chose qui était essentielle. Yuki, hein... Tu tenterais de mémoriser ce nom.

Au pire si tu oublies, je m'en souviendrai...

Cyfer qui était littéralement ta mémoire portative. Tu aurais vraiment eu du mal sans lui, raison pour laquelle tu ne pouvais te débarrasser de lui.


"Et toi, tu t’appelles comment ? Ou… je devrais p’t-être dire “vous” ? Je connais Cyfer, si je dis pas de bêtise, mais tu me sembles bizarre…"

Oh, il se souvient de moi ! Même si je n'étais pas physiquement présent, c'est tout de même adorable !

Il est vrai que pour quiconque ne connaît pas l'intégralité de tes facettes, ta posture défensive est étrange, surtout si comparée à ta nonchalance habituelle.

"Cyfer, c'est le Roi des rats comme il se dit. Mais c'était pas lui qui contrôlait la dernière fois. Moi, je suis Zyndrig. Mais celui que tu as vu la dernière fois, c'était Yubel."

Tu grondes intérieurement, intimant l'ordre à Zyndrig de se montrer moins sur la défensive. Yuki ne présente aucun danger pour le moment, donc pas besoin d'être trop prudent. Si vraiment il y a un danger, tu le verras arriver, ou tu réagiras rapidement.

"... C'est un peu compliqué à expliquer."

Tu te souviens d'un détail à présent : lors de votre première rencontre, Yuki avait à moitié tourné de l'œil à cause du sang présent sur tes mains. Il fallait dire que tu avais attaqué sans prendre de gants, au propre comme au figuré... mais là, tes gants noirs et ton habit de la même couleur permettent de soigneusement masquer les traces écarlates.
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Ven 30 Avr - 17:33



Jeudi 24 avril 2110

Ce garçon n’est pas comme tous ceux que je connais. Actuellement, son comportement est complètement différent de celui que je lui connais. Je ne sais pas ce que je dois en penser. Je me demande s’il a changé comme je l’ai fait. Si c’est le cas, quelle en est la raison ? Si c’est tout autre chose, qu’est-ce que cela peut bien être ? Il me disait la dernière fois que lui et moi étions pareil, que nous étions malades. Je me rappelle qu’il discutait avec une personne que je ne pouvais ni voir, ni entendre, qu’il nommait Cyfer. A moins que je ne me trompe, je me demande si c’est ce Cyfer que j’ai en face de moi. Rien ne peut me garantir une réponse irréfutable. Je ne le connais pas. Je ne sais pas s’il est capable de me mentir même s’il s’est montré honnête concernant ma famille. Ce qu’il m’a dit concernant leurs intentions était totalement vrai, même si j’ai encore des difficultés à y croire. Encore maintenant, il m’arrive de vouloir les voir, de leur donner des raisons pour lesquelles ils auraient pu m’en vouloir autant. Puis, je me rappelle les réactions de Vladimir et du professeur ce jour-là, quand ils m’ont sauvé la vie et laissé la police les emmener. Peut-être devrais-je leur demander un moyen d’écouter les “preuves” quand j’ai des doutes ? J’ai envie d’en parler à quelqu’un…

Compte pas sur moi !
T’es si indécis…
Bolos !!

L’inconnu me confirme que Cyfer existe, et me rappelle que ce dernier est également présenté comme étant le roi des rats. Je ne sais pour quelle raison, je l’imagine comme un gros rat, donc un animal ressemblant à une souris en plus gros, avec une couronne sur la tête. A côté de cela, je me demande soudainement pourquoi la personne avec qui j’ai parlé n’aurait pas le même nom. Je pense un instant à Shan avant de secouer légèrement la tête. Nous ne pouvons pas autant nous ressembler. Cela serait bien trop étrange ! Puis, personnellement, je ne vois pas Shan depuis qu’il n’a plus de corps, depuis qu’il est mort.

Par ta faute en plus !!
Arrête de diverger.
T’es vraiment débile !

Encore et encore des insultes. Je n’arrive pas à me concentrer, donc à écouter ce qui m’est dit. Je reviens néanmoins à ce qui m’est dit quand j’apprends enfin le nom de celui à qui j’ai parlé le jour de notre rencontre. Yubel. Il me semble ne jamais l’avoir entendu avant. Mais, surtout, cela semble confirmer qu’il est comme Shan et moi, en quelque sorte.

Tss…
T’comprends rien !

Que veut-il dire ? Je ne comprends pas tout de suite. Je réfléchis un instant, jusqu’à me rappeler soudainement une phrase qui me paraît sortir de nul part :

“Moi, je suis Zyndrig.”


En face de moi, ce n’est pas celui que j’ai rencontré, ni celui qui le guidait. S’en est encore un autre. Ils sont combien au juste ?! J’ai mal à la tête à force d’essayer de comprendre, je dois bien l’avouer. J’abandonne donc simplement l’idée de le faire, surtout que même le nouvellement nommé Zyndrig me confirme que c’est plutôt compliqué. Je hoche donc la tête avant de le détailler un peu plus. Son manteau et son masque, sans parler des gants… toute sa tenue m’intrigue définitivement. Je ne parviens pas à me rappeler où j’ai déjà vu un tel accoutrement.

Moi je sais !
Réfléchis un peu…

Décidément, Shan est extrêmement récalcitrant. Avant sa mort, il m’aurait un peu aidé. Mais il doit bien trop m’en vouloir maintenant pour l’accepter. Alors, la réflexion me menant nul part, je préfère lui demander sans cacher ma curiosité :

Pourquoi t’es habillé comme ça ?


Pour le coup, j’en viens à me demander s’il y a un événement spécial que j’aurais pu manquer. Il me semble qu’il y a une fête spéciale pendant laquelle il nous est permis de nous déguiser, ou un truc dans le genre. Était-ce aujourd’hui ? Il me semble que Aiji m’en aurait parlé, si c’était le cas. Il s’agit donc peut-être d’autre chose. Mais quoi ? Ah !! Ça m'énerve de ne pas comprendre tout le temps !
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Yubel Von Sleben

Yubel Von Sleben

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Ven 30 Avr - 22:16
Zyndrig n'aime pas Cyfer, et tu ne sais pas pourquoi. Tu sais que la réciproque n'est pas vraie, Cyfer apprécie les jumeaux autant qu'il t'apprécie, même s'il n'y a qu'avec toi où il peut se montrer violent. Il est un peu votre aîné à tous, celui qui est chargé de vous surveiller pour éviter que vous ne semiez trop le chaos. Toi, tu es le plus dangereux de tous, le plus impulsif, celui plus à même d'attaquer sans motif valable... même si Yssi essaie de te dépasser parfois. Cette peste.

Tu as envie de reprendre ta place, mais tu sais que Zyndrig risque de te le faire payer plus tard, surtout que tu avais promis à l'un des deux jumeaux de pouvoir prendre le contrôle une fois revenu à l'internat. C'était le prix à payer pour pouvoir traquer en paix dehors... En fin de compte, tu comprends pourquoi Cyfer aime cette tenue. C'est confortable, ton identité est masquée et personne ne peut relier ces agressions à toi. Bon, tu continueras tout de même à attaquer des élèves ici... tu ne peux pas toujours sortir, sinon tu vas finir par te faire repérer.


"Pourquoi t’es habillé comme ça ?"

La question de Yuki attire la curiosité d'Yssi - qui jusqu'à présent s'était tenue à l'écart, silencieuse.

L'est bien trop curieux pour son propre bien, ce gamin. Ca mériterait une leçon.

Non Yssi... il ne t'a rien fait. Il a le droit d'être curieux, il est jeune encore...

Rabat-joie.

Pourquoi t'être habillé comme ça... devais-tu être honnête ou lui cacher une partie de la vérité ? Zyndrig regarde le masque qu'il tient en main, semblant considérer les deux options, avant de choisir la plus prudente des deux.

"C'est pour éviter d'être reconnu quand je sors. Normalement, les cas comme moi ont pas droit de sortir... mais du moment qu'on revient avant l'aube, ils en savent rien. Y a des passages."

Les cas comme toi... les plus dangereux, les plus instables. Ceux dont la guérison semble presque impossible. Il faut dire aussi que tu n'étais pas très sérieux dans la prise de tes traitements... tu avais besoin de cette maladie, de ces maladies. Tu avais besoin de Cyfer.
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Dim 2 Mai - 4:17



Jeudi 24 avril 2110

Si seulement je pouvais me rappeler seul l’endroit où j’ai vu une tenue aussi particulière que celle-là. Plus que le manteau ou les gants, c’est surtout le masque qui me rappelle quelque chose. Il a la forme d’un oiseau à lunette, ce qui est assez étrange. Presque effrayant, en vérité. Malheureusement, contrairement à avant, le chat qui me poursuit est terriblement récalcitrant. Autant avant sa mort il m’aurait répondu malgré son agacement, autant il a actuellement l’air aussi amusé que énervé de me voir aussi peu enclin à trouver le souvenir qui aurait pu m’aider. Ce dernier est comme perdu dans les méandres de mon esprit. Plongés loin, très loin derrière les souffrances que j’ai vécu avec ma famille et la douleur d’être éloigné d’eux. J’ai beau savoir que ce n’était pas bon pour moi de rester en leur compagnie, comment accepter la destruction de ma réalité ? Doucement, j’y parviens. Très doucement. Peut-être un peu trop doucement pour mon propre bien. Ah !!! Je n’en sais rien et, de toute façon, je ne peux rien faire ! Ma situation ne me le permet pas et je ne vais pas demander à Zyndrig, Yubel ou Cyfer, peu importe lequel de ces trois-là, de m’aider à trouver une solution.

Je me force à faire attention à mon interlocuteur. Il semble ne pas comprendre de quoi je parle. Il me donne l’impression de découvrir le masque qu’il tient dans la main depuis tout à l’heure. Je n’en comprends pas vraiment la raison, n’étant clairement pas familier avec le fait d’échanger la place avec l’un ou l’autre. Shan ne prend jamais la mienne. Ce n’est pas possible à moins qu’il ne me possède. Ce qu’il n’a jamais tenté pour le moment.

Ca c’est une idée !
Merci Yuki !!
Pour une fois qu’t’es utile.

Je lâche une grimace. Il est certain que si je viens à me battre contre lui je ne pourrais jamais gagner. Je suis incapable de me défendre, alors contre Shan… Et je pense qu’il est conscient de mes faiblesses. Quel idiot je fais…

J’te le fais pas dire!
Crétin !!
Continue d’m’donner des idées…

Jamais je n’aurais dû réfléchir à cette histoire. Mais ce n’est pas comme si je pouvais ne pas y penser. Après tout, Yubel a prétendu que j’ai la même maladie que lui, alors c’est un risque que cela arrive un jour, non ?

Comme pour me sauver des pièges que je tends à ma propre personne, j’entends à nouveau mon interlocuteur. Au début, je ne suis pas certain de comprendre ce qu’il me dit. Il est impossible de sortir sans autorisation. Même si on ne nous reconnaît pas. Si ? Passant le fait qu’il ne devrait pas mettre le pied à l’extérieur, j’obtiens la réponse à mes interrogations lorsqu’il me parle de passages. Mon regard s’illumine alors et je fais un pas vers lui, très intéressé :

Tu me montres ?!


Ta gueule Yuki !
T’vas alerter tout l’monde !!
Tu réfléchis parfois ?

Montres-moi un passage s’il te plaît.


Tu m’écoutes ?!
Crétin !
Va t’pendre !!

Une nouvelle grimace m’échappe. Lentement, je porte ma main à ma tête. Je n’ai pas spécialement mal, mais les paroles de Shan, elles, sont terriblement blessantes. Devrais-je mourir ? Si je le fais, Aiji sera malheureux. Mais il est vrai que, pour Shan, ce serait bien plus juste. Je me détends néanmoins pour expliquer en passant ma main sur ma nuque sur un air contrit :

Je… comment dire ? Y’a quelqu’un dehors qu’j’aimerais voir. Genre, maintenant.


Je ne suis pas sûr que Vladimir sera super ravi de me voir débarquer au milieu de la nuit comme une fleur, mais j’aimerais discuter avec lui, lui poser quelques questions et, d’un certain côté, me rassurer. Je n’ai pas prévenu Aiji, mais je pense qu’il pourra comprendre. Surtout que je ne le fais pas pour me faire du mal.
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Yubel Von Sleben

Yubel Von Sleben

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Dim 2 Mai - 16:26
Comment est-ce que tu avais découvert l'existence de ces passages, au départ ? Est-ce que tu étais tombé dessus par pur hasard, au fil de tes errances nocturnes ? Est-ce que quelqu'un t'en avait glissé un mot ? Ou alors, est-ce que tu avais arraché l'information à un gamin qui avait réussi à se procurer des substances provenant de l'extérieur ? Les souvenirs te faisaient défaut. Tu n'étais même pas certain que Cyfer lui-même s'en rappelait... mais toujours est-il que ces passages t'étaient très utiles, surtout lorsque Cyfer avait besoin de "s'amuser".

Tu avais besoin de prendre l'air, autrement qu'au travers de cette cour bien trop petite à ton goût. Tu avais besoin d'explorer, de vadrouiller. Tu n'étais qu'un rat dans le fond, et un rat n'est pas fait pour vivre en cage. Un rat a besoin de liberté. Et tu en sauras te contenter des autres élèves comme victimes.


"Tu me montres ?!"

La voix de Yuki a le mérite de vous tirer tous de vos pensées. Zyndrig n'a pas bougé d'un iota malgré le fait que le gamin s'est rapproché, mais c'est seulement car tu l'en empêches. Ta présence fantomatique lui bloque toute retraite.

"Montres-moi un passage s’il te plaît."

Zyndrig ne semble pas certain, regardant autour de lui comme pour chercher un peu d'aide morale. Cyfer hoche la tête légèrement, tout sourire sous son chapeau haut de forme. Ysssi hausse les épaules, elle s'en moque de ce qui sera décidé. Tout ce qu'elle veut, c'est agresser un élève qui passe. Toi, tu lui fais comprendre d'un regard qu'il a intérêt à accepter. Yuki sera prudent, il en va de sa sécurité et de la vôtre, après tout.

"Je… comment dire ? Y’a quelqu’un dehors qu’j’aimerais voir. Genre, maintenant."

Zyndrig souffle doucement puis finit par hocher la tête, l'air peu rassuré. Puisque tout le monde est d'avis qu'il doit lui montrer un passage... Il tourne le dos et fait signe au blondinet de le suivre.

"Suis-moi. Par contre, répète ça à personne. Si ça vient aux oreilles de certains, t'peux être certain qu'ils vont bloquer ces accès."

Et parmi les certains, il y avait le directeur... Si le simple fait de l'évoquer mentalement t'indiffère, Yssi semble elle plus souriante, comme si un souvenir agréable lui venait en tête. Qu'ont-ils pu faire dans ton dos, elle et Zyndrig...

"Faudra te faufiler et être discret. A l'aller comme au retour."

Vos pas vous mènent face à une petite ouverture à moitié cachée sous des planches. Le but est que cela ne soit pas trop visible pour les surveillants qui patrouillent.

"Et surtout, revenir avant l'aube. Ils font toujours l'appel à l'aube, histoire de vérifier qu'on s'est pas fait la malle pendant la nuit."

Zyndrig n'a pas lâché le masque. Si ce gamin ne te colle pas trop, peut-être pourras-tu faire une seconde victime ce soir ?

Je pense qu'une suffit... Inutile de leur causer une trop grande peur...
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Lun 17 Mai - 19:31



Jeudi 24 avril 2110

Pour moi, il est très important que je puisse voir cette personne qui est venue nous aider, monsieur Kisanagi et moi, alors que nous faisions face à nos parents. J’ai beau avoir attaqué ces derniers, avoir bafoué toutes les règles qui m’avaient été imposées par le passé et même touché sa main sans en avoir eu l’autorisation de le faire, il ne m’en a pas tenu rigueur. C’est… extrêmement étrange. Je n’ai pas encore eu le courage, ni l’occasion, d’en parler avec lui. Pourtant, il va falloir que je le fasse.

Inutile !
T’as mieux à faire, voyons…
Poursuis la fille !!

Encore… Shan ne me lâche pas, quoi que je fasse. Il est toujours sur mon dos, en train de tenter de me mener à attaquer, à faire du mal aux autres. Pas que cela me dérange en vérité. Quand il s’agit de personnes que je ne connais pas et, surtout, qui font quelque chose qui me déplaît, pourquoi me priver de leur faire payer ? Dans ce cas, Shan n’a pas tort. Cette fille n’a pas payé assez cher l’affront qu’elle m’a fait. Pourtant, cela ne me semble plus aussi important. Mon esprit est désormais tourné vers tout autre chose, qu’il le veuille ou non.

La personne à laquelle j’adresse ma demande de me monter le passage secret qu’il a pris plus tôt pour sortir ne me répond pas tout de suite. Cela laisse le temps à la voix de mon… ma maladie de me faire savoir son désaccord. Qu’est-ce que ça peut lui faire que j’agisse comme il le veut ou non ? De toute manière, cela n’a aucune incidence sur sa condition. Il est mort et ne reviendra jamais à mes côtés. Je réprime un lourd soupir. Je ne veux pas que Yubel, Zyndrig ou je ne sais plus trop comment je dois l’appeler, se rende compte de ce que je pense. Ni même qu’il me pose la question. La dernière fois qu’on a réellement discuté de ma situation, il en est venu à me blesser sans s’en soucier avant de me dire que je ne devrais pas pleurer sur mon sort. En soi, il n’avait pas tort. Bien au contraire. Mais je ne tiens pas à ce qu’il recommence ! Je ne veux pas qu’il me fasse une leçon dont je pourrais très bien me passer ! Surtout maintenant.
Du calme… Tout va bien…

Mouais…
T’es fou mon pauvre !

Ouais… Aiji a beau prétendre le contraire, je suis certain que je suis fou.
Un mouvement attire mon attention qui se trouvait momentanément tournée sur mes pensées. Mon interlocuteur humain me fait un signe de main allant de moi à devant lui alors qu’il me tourne plus ou moins le dos. Je pense comprendre ce que cela signifie, mais je suis plutôt content qu’il me dise réellement ce qu’il veut avec des mots. Je n’aime pas les gestes. On ne sait pas toujours ce qu’ils veulent dire. Quoique… avec les mots ça peut être la même chose aussi. Au pire, actuellement, ses mots sont compréhensibles d’une seule et unique façon et c’est pour ça que c’est sans hésitation que je le suis de près.

T’es sérieux ?!
‘Spèce de barge !
Et s’il te ment ?

C’est vrai qu’il existe un risque. Je n’ai aucune raison de lui faire confiance.Pourtant, je n’ai pas peur. Je n’aurais qu’à l’attaquer s’il me trompe. Comme je le ferais avec n’importe qui d’autre.

J’dirais rien.


Je ne vois pas à qui j’irais le dire. Certainement pas à un adulte. Faut être débile pour le faire… Ah si, à Aiji potentiellement. Il est la seule personne dont je suis proche. Mais il ne semble pas vouloir aller dehors, donc je ne sais pas si je lui dirais de toute façon. Alors je garderais le secret.

S’il t’arrive rien.
T’es borné !

Et je ne suis pas le seul. Mais peu importe. Nous arrivons dans un coin du couloir dans lequel des planchent cachent une ouverture. Je regarde l’endroit avec insistance avant de faire une remarque à mon guide :

Ça en fait beaucoup…


Ça t'arrive d’être content ?!
Crétin !
Dépêches-toi main’nant…

Je lève les yeux au ciel une seconde. Ce qu’il peut m’énerver ! Mais je ne réponds pas comme j’aurais pu le faire par le passé. Cela ne sert à rien puisque de toute façon “il n’existe pas”. …. Ou que pour moi.
Finalement, je décide de passer par l’ouverture. J’écarte les planches si ce n’est pas déjà fait et enfoui mon corps dans le passage. Je ne sais pas sur quoi je vais déboucher et j’ai grand hâte de le découvrir. Il reste pas mal de temps avant l’aube. Autant en profiter !
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Yubel Von Sleben

Yubel Von Sleben

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Lun 17 Mai - 22:18
Tu as beau avoir ce que tu veux ici la nuit, tu as quand même besoin de sortir. Tu as besoin de voir d'autres gens, d'avoir des victimes qui ne se méfieront pas de toi, qui baisseront leur garde. Des gens que tu pourras torturer à ta convenance, faire une véritable boucherie tout en évitant de te salir les mains. De temps en temps, tu dois bien contenter également Cyfer, qui a trop tendance à subir tes humeurs.

C'est bien gentil de songer à moi...

Zyndrig mène Yuki jusqu'au passage, suivi par vous autres. Cyfer flotte paisiblement à côté, se permettant une pirouette de temps à autre. Yssi traîne les pieds et ronchonne, maugréant comme quoi elle veut aussi sa part du "fun". Toi, tu avances en silence, te contentant du rôle de spectateur. Tu aimes bien ce masque. Si cela ne tenait qu'à toi, tu le porterais davantage... mais tu sais que cela risque de te valoir des soupçons.


"J’dirais rien."

Ouais bah, il a plutôt intérêt. Ce serait dommage pour lui s'il l'ouvrait trop.

Tu te contentes d'un silence appuyé pour toute réponse à Yssi. Inutile de perdre ton temps à lui répondre.


"Ça en fait beaucoup…"

"C'est volontaire pour cacher."

La réponse de Zyndrig s'est faite plus sèche que tu ne l'aurais songé. Un léger grondement de ta part lui vaut de regarder ailleurs. De vous tous, c'est toi qui commande. C'est toi qui as la possibilité de les renvoyer aux oubliettes. Et ça, ils devraient le savoir, ces fichus jumeaux infernaux. Ils ont débarqué à un moment où tu étais hors de contrôle, où tu avais besoin d'eux. Le seul dont tu as réellement besoin, c'est Cyfer. C'est lui qui te retient, qui sait comment te stopper.

Tu attends un moment, le temps que Yuki traverse le passage. Avec sa taille et sa corpulence, il passera sans trop de mal. Toi, tu dois toujours faire plus attention. Une fois que tu es certain qu'il est sorti, tu caches le masque dans sa planque habituelle et tu empruntes à ton tour le conduit. Tu sors finalement dehors, regardant autour de toi. Tu sais comment aller dans les bas quartiers à partir d'ici.

"A droite, c'est vers les bas quartiers. A gauche, vers les quartiers les plus... riches, on va dire. Peu importe où tu vas, oublie pas, sois de retour avant l'aube."

Tu tournes les talons et te diriges vers les bas quartiers. Tu as encore le scalpel ensanglanté dans ta poche.
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Ven 23 Juil - 0:12



Jeudi 24 avril 2110

J’ai plusieurs avis concernant cet amas de planches. Ou, plus exactement, il y a le mien et celui de Shan qui se montre plus virulent. Mon interlocuteur a beau penser que c’est fait exprès pour éviter que notre liberté ne nous soit retirée, je suis plus de l’avis du chat qui n’est pas censé exister. Pour les personnes au courant qu’il n’est pas prévu de faire le moindre travaux ici, c’est assez suspect. D’un autre côté, si c’est là depuis longtemps, à quoi bon parlementer ? J’ai juste envie et besoin de sortir sans être entravé par des règles qu’on ne nous empêche pas vraiment de transgresser. Alors, au lieu de faire des remarques inutiles supplémentaires, je préfère passer par l’ouverture qui se trouve devant moi. Je n’ai pas vraiment de difficultés à me faufiler, contrairement au garçon plus grand que moi. Peut-être même est-il un peu épais ? Je ne m’en rends vraiment compte qu’en l’observant sortir à sortir pendant que j’époussette mes vêtements. Il est obligé de faire attention à ne pas buter contre les paroies pour ne pas effriter un peu plus le plâtre qui laisserait alors quelques preuves supplémentaires du manque de rigueur du personnel chargé de l’entretien des locaux de l’école.

Pff…
Comme si c’tait important d’faire gaffe à ça !
T’es bien content qu’ce soit là.
Hypocrite !!

Encore une fois, Shan a raison sur bien des points. Je ne peux, en tous cas, lui donner tort. Alors, dès que le garçon qui m’a mené là, qu’il soit Yubel ou Zyndrig, semble plus détendu, je pense à m’en aller. J’ai bien observé comment il a remis l’amas de planches en place sans faire trop de bruit et toutes les précautions qu’il a prises.

T’es sûr qu’tu t’en souviendras ?
T’es trop débile pour ça !
Disparais !!

Doucement, je secoue la tête de droite à gauche pour essayer de me défaire des mots douloureux que je viens d’entendre. Il m’est impossible de disparaître. Même si je peux en avoir l’envie, je pense bien trop à Aiji et aux personnes qui ont tout fait pour adoucir mon quotidien. Le sentiment est tenace. Heureusement des distractions extérieures me permettent de voir autre chose, de ne pas me focaliser sur ce que Shan se tue à me hurler à tout bout de champ. Pas tout le temps sinon je ne me taperais pas la tête sur le mur dans ma chambre régulièrement, mais assez pour ne pas trop me laisser aller non plus. Dans le cas présent, cette distraction sont les explications bien utiles de mon allier. Je ne sais pas s’il le sera toujours. Je ne suis même pas sûr de l’avoir déjà vu ainsi jusqu’à maintenant. Mon regard se tourne vers la droite par pure curiosité. Je n’y ai jamais mis les pieds, même pour fuir les monstres que j’ai cru capable d’aimer pendant des années. L’idée ne m’avait jamais traversé l’esprit. Maintenant, je me dis que cela pourrait être intéressant de m’y aventurer pour découvrir les différences avec les quartiers avec lesquels je suis familier. Après tout, j’ai cru comprendre que l’un est plus riche que l’autre…

Sacré euphémisme !

… mais qu’est-ce que cela peut-il bien signifier concrètement ? Qu’y a-t-il de plus ou de moins ? Je suis tenté de le découvrir ce soir. Je doute néanmoins d'en avoir le temps. Je préfère par conséquent me diriger vers la gauche en écoutant les derniers conseils de mon aîné :

- Ouais, j’ai compris.


Oh !
Comment tu parles !!?
Que dirais Aiji s’il te voyait comme ça ?

Shan n’a pas besoin de m’insulter. Rien que ces mots suffisent à calmer le peu de confiance et de violence qui m’animent. Et, préférant ne pas croiser l’homme que j’aime, que ce soit d’une manière ou d’une autre, je me mets à courir à toutes jambres.
Grâce à Yhsim, je connais l’adresse des Donovan qui m’ont permis d’utiliser leur nom. De les considérer comme mes parents. Je ne l’ai toujours pas accepté et je suis intrigué par ce qui les pousse à me traiter aussi bien malgré tout ce que je peux faire. Pourquoi je vais les voir ? Je ne m’en rappelle plus vraiment alors que je regarde la porte d’entrée, essoufflé.

Parler…
Faire ton débile, comme d’hab’ !
L’emmerder alors qu’il dort ?
Lui dire qu’t’es une chochotte !!

Malgré les termes utilisés, je me rappelle de mon but malgré les mots durs de Shan. Quand redeviendra-t-il tendre ? Est-ce même possible ? Je l’ai amené à la mort de son enveloppe charnelle. Il n’est plus qu’un fantôme qui tourne autour de moi. Qui me hurle dessus à toute occasion. Qui m’insulte. Mais, surtout, qui cherche vengeance, sans doute, en me torturant sans relâche. Je pousse un petit soupire et toque à la porte. Le bois entre en contact avec les jointures de mes doigts avec plus de violence que je ne l’ai voulu. Ma grimace déjà présente avant ça n’en est que plus visible.

Sonne, débile !
T’vas pas attendre comme un con comme ça quand même ?!

C’est vrai que j’aurais pu m’épargner la douleur. Pourtant, même en le réalisant, je n’en fais rien. Je ne suis pas à l’aise. Je me sens tout petit et incapable de faire quelque chose de bien. Finalement, je n’aurais peut-être pas dû venir. Maintenant que je suis là, je dois pourtant assumer et attendre que quelqu’un vienne me chercher. Du moins, jusqu’à l’heure de rentrer pour être présent à l’aube. L’autre a tellement insisté que je ne peux pas me permettre de faire autrement.
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Yubel Von Sleben

Yubel Von Sleben

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Sam 24 Juil - 18:01
Tu avais bien retenu la règle... enfin, les règles. Une liberté totale de mouvement et d'action la nuit tombée à l'intérieur des murs de l'internat, et une impunité totale si vous vous en preniez à un sain d'esprit qui rôdait ici le soir. Les plus malins qui connaissaient les passages secrets pouvaient aller dehors... du moment qu'ils revenaient avant l'aube. La première fois que tu avais su cela, tu avais eu du mal à y croire. Si peu de surveillance envers les dangers que vous pouviez représenter ?

Et rapidement, tu en avais abusé. Tu étais sorti au début par curiosité, te demandant à quoi pouvaient ressembler les quartiers pauvres. Et puis, tu étais tombé sur des voyous, qui t'avaient visiblement confondu avec un "gosse de riche". Tu aurais pu les ignorer, tu aurais pu agir tel le rat enragé que tu étais... mais Cyfer avait voulu se manifester. Tu les avais fui, le temps de dérober une cape et un chapeau, et Cyfer les avait nargués... avant de les attaquer. Tu devais avouer que tu avais été surpris de voir le Roi des Rats se montrer aussi violent.

Tu laisses Zyndrig lui donner les derniers conseils et tu tournes les talons vers les quartiers pauvres. Tu n'as pas pris le masque, donc normalement, tu ne dois pas partir à la traque d'une victime... mais si quelqu'un vient te chercher des noises, tu te défendras, c'était même certain.

------

Il n'était pas rare pour le russe d'être debout à des heures tardives, que ce soit parce que son vieil ami avait besoin de lui, ou parce que le boulot "officieux" le poussait à devoir aller régler des affaires en pleine nuit. Vladimir s'accommodait pas mal de cette vie et de ce sommeil rarement régulier et à heures fixes, du moment que cela ne dérangeait pas le sommeil de sa chère et tendre.

Il venait d'ailleurs de rentrer il y a peu d'une mission pourtant assez simple, mais qui avait nécessité sa présence... davantage car les gens en face n'étaient pas le style à prendre à la légère. Il avait préféré les aider au cas où, sa carrure suffisant généralement à dissuader les idiots. Et pour les rares suicidaires, sa réputation et sa voix grondante faisaient l'affaire. Il n'était pas connu pour faire dans la délicatesse après tout, surtout s'il s'énervait... ce pourquoi les gens évitaient de l'avoir à dos. Seule sa femme et son meilleur ami pouvaient le voir sous un meilleur jour.

Et alors qu'il était parti dans la cuisine pour se chercher à manger, un bruit à la porte le fit s'immobiliser dans ses pas. Il jeta un coup d'œil vers l'horloge... bien trop tard pour que ce soit une visite d'un voisin. Il n'avait pas eu d'appel d'Yhsim, ce n'était donc pas lui. Qui cela pouvait-il être alors ? Il alla ouvrir la porte et il fut surpris de voir Yuki. De ce qu'il se souvenait, le jeune garçon était désormais un interné... que faisait-il dehors alors ? Surtout à cette heure ! Avait-il trouvé un moyen de s'échapper ?


"Eh bien, quelle surprise... Je ne m'attendais pas à te voir dehors à cette heure... Mais entre donc, tu ne vas pas rester dehors."

Il s'écarta pour laisser entrer le jeune garçon, l'invitant ensuite à s'asseoir sur le canapé du salon. Cela lui donnait une amusante impression de déjà-vu, surtout vu toutes les fois où Yhsim avait débarqué en pleine nuit - en prenant évidemment soin de l'avertir avant pour ne pas réveiller sa femme - pour discuter avec lui.

"Qu'est-ce qui me vaut ta visite ?"
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Ven 13 Aoû - 18:02



Jeudi 24 avril 2110

Avec les reproches incessants de Shan et ma propre indécision, j’en viens à me demander sérieusement si quiconque va venir m’ouvrir. Je ne pense pas que ces personnes soient malentendantes. Surtout Vladimir.
Un doute me vient : puis-je réellement le nommer ainsi ? Je veux dire, je ne le connais pas vraiment, donc c’est malpoli de le faire.

Tu t’es pas posé la question pour “Yhsim”...
Quel manque d’scrupules !
T’sais à quel point t’es horrible ?

Encore…
Shan ne semble pas disposé à me laisser un instant de répit. Je m’en rends compte à chaque instant un peu plus. Je me demande si, contrairement à ce que tout le monde pense, il n’est vraiment pas réel. Même Aiji est persuadé que mon seul ami de longue date n’est que le fruit d’une maladie. A mes yeux il est si réel que j’ai vraiment du mal à y croire, même si je commence à accepter un peu les paroles qui sont dites. Pas venant de tout le monde. Mais au moins quand il s’agit de Aiji.

Affreux !!!
Tu veux plus voir qu’j’suis là !!
T’es ignoble…

Le voilà qui pleure…
Je ne peux pas m’attarder sur l’esprit qui me hante, et me hantera sans doute jusqu’à la fin de mes jours, puisque la porte face à moi s’ouvre. Elle dévoile l’homme blond au cache-oeil qui m’a sauvé la vie. J’éprouve un drôle de sentiment à son égard. Il est difficile à décrire. C’est comme… apaisant, je dirais. Je ne veux pas m’attaquer à lui et j’ai peur de faire quelque chose de travers. Pas par crainte qu’il me punisse. Mais, plutôt, qu’il me déteste. Un peu comme avec Aiji, même si c’est encore différent. Pour Aiji, c’est quelque chose de plus profond encore.
A travers les sanglots du chat feignant la tristesse…

Pardooon ??!!

… j’entends et perçois la surprise de la personne que je voulais vraiment voir ce soir. Je n’en connais plus la raison exacte. Mais je suis content et soulagé qu’il soit là.
Je peux comprendre sa réaction. Je ne devrais pas être ici, mais dans les dortoirs souterrains de l’école. Enfermé comme une personne ne pouvant vivre avec le commun des mortels. En soi, c’est une bonne chose puisque je peux rester avec Aiji duquel je refuse d’être séparé. Pourtant, j’aimerais pouvoir aller où bon me semble quand cela me fait envie. Comme maintenant.
Je crains d’être renvoyé à l’école. Qu’il exprime sa déception envers moi. Ce n’est pas ce que je veux… Ce n’est pas ce qu’il fait. Avant qu’il ne décide de changer d’avis, je m’engouffre dans sa maison dès qu’il m’en donne l’autorisation. Je me fiche bien de rester dehors, mais s’il préfère qu’on soit chez lui, ça me va aussi.

Dans le salon, maintenant que mes chaussures ont été laissées à l’entrée, j’obéis et m'assois dans le canapé. Je garde mes jambes près de moi en plaçant mes pieds sur le tissu du meuble confortable. Pendant ce temps, j’observe le géant. Je ne sais pas quoi dire.

C’est même pas étonnant !
Il va t’renvoyer s’tu dis rien.

Shan a peut-être raison. Mais je n’y peux pas grand-chose.

Juste des excuses…

Je pousse un soupir en fermant les yeux juste avant que la question fatidique ne tombe. Je ne perçois pas de reproches dans ses mots. Je crois qu’il veut seulement savoir. Je le regarde à nouveau avant de me balancer d’avant en arrière en fixant mes pieds, peu confiant :

- J’voulais parler avec… avec t-vous ?


J’hésite entre le vouvoiement et le tutoiment. Je ne suis pas à l’aise avec trop de politesse, surtout dans ce genre de situation. Mais je ne suis pas sûr de ce que j’ai le droit de faire. Je suis tellement débile que même s’il m’a déjà dit comment faire je n’ose toujours pas le faire.

C’est pas moi qui l’ait dit !

Pourtant, je veux bien faire.
Je réfléchis un peu avant d’ajouter, toujours en me balançant doucement sur le canapé :

- J’avais plein plein de choses à dire, à discuter. Mais j’arrive plus à me rappeler quoi maintenant.


Je réfléchis à nouveau. Je veux… non. Je dois trouver la raison pour laquelle je voulais aller voir ce monsieur. Il m’a dit avant, quand il m’a aidé avec mes parents, que je peux rester avec lui. Venir chez lui.

- T-Vous aimez bien les fous ?


Tu t’décris d’mieux en mieux !
Ouais t’es fou.
Qui aime les fous ?
Personne !!

Doucement, je porte une main à ma tempe, la paume plate près de mon visage. J’aimerais que Shan me laisse tranquille ! Juste de temps en temps… Juste le temps que je me remette un peu parfois… Mais il n’est pas décidé à le faire, préférant commenter chacune de mes pensées. Chacune de mes paroles.


Dernière édition par Yuki Donovan le Ven 27 Aoû - 12:50, édité 1 fois
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